Votre contrat d'assurance vie est-il réellement performant, ou simplement un placement statique ? La clé de son succès réside souvent dans la manière dont vous répartissez vos investissements entre les deux grandes classes d'actifs : les actions et les obligations. Ces instruments financiers, bien que différents par nature, sont complémentaires et essentiels pour optimiser le rendement de votre assurance vie. Comprendre la différence action obligation est donc primordial. Une allocation judicieuse, adaptée à votre situation et à vos objectifs, peut transformer votre assurance vie en un véritable moteur de croissance pour votre patrimoine.

L'assurance vie, au-delà de sa fonction de transmission de patrimoine, est une enveloppe fiscale avantageuse qui permet d'accéder à une large gamme de supports d'investissement. Parmi eux, les actions, représentant une part du capital d'entreprises, et les obligations, constituant une dette émise par des États ou des entreprises, occupent une place centrale. La proportion de votre capital allouée à chacune de ces classes d'actifs influence directement le niveau de risque que vous êtes prêt à prendre et, par conséquent, le potentiel de rendement de votre contrat. Il est donc essentiel de bien comprendre les spécificités de chaque instrument pour construire une stratégie d'investissement pertinente, maximisant le potentiel de votre assurance vie tout en maîtrisant les risques.

Nous décortiquerons les caractéristiques de chaque actif, leurs avantages et inconvénients, et les facteurs déterminants à prendre en compte pour définir une répartition optimale. Nous aborderons également le rôle des unités de compte, les supports d'investissement disponibles dans votre contrat, et l'importance de l'arbitrage, cette technique qui consiste à ajuster votre allocation au fil du temps pour tenir compte des évolutions des marchés financiers et de votre situation personnelle. L'objectif est de vous fournir les clés pour prendre des décisions éclairées et piloter votre assurance vie avec confiance.

Comprendre les fondamentaux : actions vs. obligations dans l'assurance vie

Avant de mettre en place une stratégie d'investissement, il est impératif de connaître les caractéristiques fondamentales des actions et des obligations. Ces deux types d'actifs présentent des profils de risque et de rendement différents, et leur combinaison au sein de votre assurance vie doit être mûrement réfléchie. Une compréhension approfondie de ces instruments financiers vous permettra de faire des choix pertinents et d'adapter votre allocation d'actifs à votre profil d'investisseur et à vos objectifs financiers. Cette connaissance est la base d'une gestion proactive et performante de votre contrat d'assurance vie.

Les actions : partir à la conquête du capital des entreprises via l'assurance vie

Dans le contexte d'un contrat d'assurance vie, investir en actions signifie acquérir des parts de fonds d'investissement ou d'ETF (Exchange Traded Funds) qui détiennent des actions de différentes entreprises. En d'autres termes, vous investissez indirectement dans le capital de ces entreprises, participant ainsi à leur croissance et à leurs résultats. Votre potentiel de gain est donc lié à la performance de ces entreprises et, plus généralement, à l'évolution des marchés boursiers.

Les actions peuvent générer des revenus de deux manières. Premièrement, les entreprises peuvent distribuer une partie de leurs bénéfices sous forme de dividendes, qui sont versés aux actionnaires. Deuxièmement, le prix des actions peut augmenter au fil du temps si l'entreprise se développe, innove et améliore ses performances. Cette augmentation du prix se traduit par une plus-value potentielle, que vous réaliserez si vous vendez vos actions à un prix supérieur à leur prix d'achat. Il est crucial de comprendre que les dividendes ne sont pas garantis et que le prix des actions peut fluctuer à la hausse comme à la baisse, en fonction de multiples facteurs.

L'investissement en actions via une assurance vie est considéré comme plus risqué que l'investissement en obligations. Le prix des actions peut être influencé par des facteurs macroéconomiques, tels que la croissance économique, l'inflation et les taux d'intérêt, mais aussi par des facteurs microéconomiques, liés à la performance de l'entreprise elle-même (chiffre d'affaires, bénéfices, innovations, concurrence). En période de crise financière ou de récession économique, le prix des actions peut chuter de manière significative, entraînant des pertes potentielles pour les investisseurs. Par exemple, lors de la crise financière de 2008, certains indices boursiers ont enregistré des baisses supérieures à 40%, impactant fortement les portefeuilles des investisseurs. En 2022, l'inflation galopante et la guerre en Ukraine ont également provoqué une forte volatilité sur les marchés actions.

  • L'investissement en actions via l'assurance vie se fait par le biais de fonds d'investissement ou d'ETF.
  • Les actions peuvent générer des revenus grâce aux dividendes et aux plus-values potentielles.
  • Les actions sont considérées comme un investissement plus risqué que les obligations en raison de leur volatilité.

Investir en actions, c'est un peu comme miser sur l'avenir d'une entreprise. Vous pariez sur sa capacité à croître, à innover et à générer des profits. Cette prise de risque peut être lucrative, mais elle implique également d'accepter une certaine part d'incertitude. Pour illustrer, prenons l'exemple d'une entreprise technologique innovante : son potentiel de croissance est immense, mais son succès n'est pas garanti et dépend de nombreux facteurs, tels que la concurrence, l'évolution des technologies et les changements de comportement des consommateurs. Le risque de perte en capital est donc bien réel. Un investisseur doit comprendre cela avant d'investir.

Imaginez le cycle de vie d'une action au sein d'une assurance vie : vous investissez dans un fonds actions qui détient des parts de différentes entreprises, ce fonds distribue éventuellement des dividendes, et la valeur de vos parts fluctue en fonction de la performance des entreprises et des marchés boursiers. L'investissement dans un contrat d'assurance vie permet de profiter des hausses du marché boursier tout en bénéficiant d'un cadre fiscal avantageux. Sur le long terme, les actions ont tendance à surperformer les autres classes d'actifs, mais cette performance s'accompagne d'une plus grande volatilité. L'indice boursier MSCI World, qui représente les actions des grandes capitalisations mondiales, a progressé de 18,52% en 2023, illustrant le potentiel de gain mais aussi la nécessité d'une vision à long terme.

Les obligations : prêter de l'argent aux états et aux entreprises avec son assurance vie

Investir en obligations dans le cadre d'une assurance vie signifie acquérir des parts de fonds obligataires ou d'ETF qui détiennent des obligations émises par des États (obligations souveraines) ou des entreprises (obligations corporate). En d'autres termes, vous prêtez de l'argent à ces entités, qui s'engagent à vous rembourser le capital à une date précise (l'échéance) et à vous verser des intérêts périodiques (les coupons). Votre rendement est donc prévisible et moins dépendant des fluctuations des marchés boursiers que dans le cas des actions.

Les obligations génèrent des revenus sous forme de coupons, qui sont des intérêts versés à intervalles réguliers (par exemple, annuellement ou semestriellement). Le taux de coupon est fixé au moment de l'émission de l'obligation et reste généralement constant pendant toute la durée de vie de l'obligation. Les obligations sont considérées comme des placements moins risqués que les actions, car l'émetteur s'engage à rembourser le capital à l'échéance. Cependant, il est important de noter que le risque de défaut de paiement existe, notamment pour les obligations émises par des entreprises moins solides financièrement ou par des États endettés. Ce risque est plus important pour les obligations d'entreprise dites "High yield".

Bien que généralement moins risquées que les actions, les obligations présentent différents niveaux de risque. Les obligations d'État émises par des pays considérés comme solvables, tels que l'Allemagne ou les États-Unis, sont généralement les moins risquées. Les obligations d'entreprises présentent un risque plus élevé, qui varie en fonction de la santé financière de l'entreprise et de sa notation par les agences de notation financière. Les obligations d'entreprises à haut rendement, souvent appelées "junk bonds" ou "high yield", sont les plus risquées, car elles sont émises par des entreprises présentant un risque de défaut de paiement plus élevé. En 2023, le taux de défaut des obligations "high yield" aux États-Unis s'est élevé à environ 3%, un niveau à surveiller.

Le prix des obligations est sensible aux variations des taux d'intérêt. Lorsque les taux d'intérêt augmentent, le prix des obligations diminue, et inversement. Cette relation inverse est due au fait que les obligations nouvellement émises offrent des taux d'intérêt plus attractifs, ce qui rend les anciennes obligations moins intéressantes. Par exemple, si vous détenez une obligation avec un taux de coupon de 2% et que les taux d'intérêt du marché augmentent à 3%, la valeur de votre obligation diminuera pour compenser la différence. Cette sensibilité aux taux d'intérêt est un élément à prendre en compte dans votre stratégie d'investissement.

  • L'investissement en obligations via l'assurance vie se fait par le biais de fonds obligataires ou d'ETF.
  • Les obligations génèrent des revenus sous forme de coupons (intérêts).
  • Les obligations sont considérées comme un investissement moins risqué que les actions, mais le risque de défaut existe.
  • Le prix des obligations est sensible aux variations des taux d'intérêt.

Considérez l'investissement en obligations via une assurance vie comme un prêt consenti à un État ou à une entreprise. Vous percevez des intérêts en échange de ce prêt, et le capital vous est remboursé à l'échéance. Le potentiel de gain est moins élevé que celui des actions, mais le risque de perte est également plus faible. Le rendement moyen des obligations d'État françaises à 10 ans s'est établi à 3,13% en avril 2024. Cet investissement offre une certaine stabilité et une visibilité sur les revenus futurs.

Les obligations vertes, destinées à financer des projets ayant un impact environnemental positif, sont de plus en plus populaires au sein des contrats d'assurance vie. Elles permettent d'allier performance financière et engagement responsable. Le marché des obligations vertes a connu une croissance de 20% en 2023, témoignant de l'intérêt croissant des investisseurs pour les placements durables et éthiques. Investir dans les obligations vertes est un moyen de donner du sens à votre épargne tout en contribuant à la transition écologique.

Tableau comparatif : actions vs. obligations dans l'assurance vie

Pour synthétiser les principales différences entre les actions et les obligations au sein de votre contrat d'assurance vie, voici un tableau comparatif :

Caractéristique Actions Obligations
Nature Part de propriété d'entreprises (via fonds) Dette émise par États ou entreprises (via fonds)
Rendement potentiel Plus élevé Moins élevé
Risque Plus élevé (volatilité importante) Moins élevé (risque de défaut de paiement et sensibilité aux taux)
Horizon d'investissement Long terme (plus de 5 ans) Moyen à long terme (2 à 10 ans)
Liquidité Généralement élevée (via fonds) Variable (peut être moins liquide pour certaines obligations individuelles)

Choisir la bonne allocation : adapter son contrat d'assurance vie à votre profil et à vos objectifs

Une fois que vous avez acquis une solide compréhension des actions et des obligations, il est temps de déterminer la répartition idéale de votre capital entre ces deux classes d'actifs au sein de votre assurance vie. Cette répartition, également appelée allocation d'actifs, doit être adaptée à votre profil de risque, à vos objectifs d'épargne et à votre horizon d'investissement. Une allocation bien pensée et régulièrement réévaluée est la clé d'une performance durable et conforme à vos attentes. Elle permet de concilier rendement, risque et sérénité.

Déterminer son profil de risque : l'étape essentielle pour une allocation adaptée à son assurance vie

Votre profil de risque est un élément déterminant pour définir votre allocation d'actifs. Il reflète votre tolérance aux pertes potentielles et votre capacité à supporter les fluctuations des marchés financiers. Les assureurs proposent généralement différents profils de risque : prudent, équilibré, dynamique et offensif. Il est essentiel de bien vous connaître et de déterminer quel profil correspond le mieux à votre situation personnelle et à votre sensibilité aux pertes financières. Ne négligez pas cette étape, car elle conditionne la performance et la tranquillité d'esprit.

L'investisseur au profil prudent privilégie la sécurité et la préservation du capital. Il accepte un rendement plus faible en échange d'une grande stabilité de son investissement. Il est peu enclin à prendre des risques importants et préfère les placements peu volatils. Le profil équilibré recherche un compromis entre performance et sécurité. L'investisseur est prêt à accepter un certain niveau de risque pour obtenir un rendement plus attractif, mais il reste attentif à la préservation de son capital. Il investit à la fois dans des actifs sécurisés et dans des actifs plus dynamiques. L'investisseur au profil dynamique est plus tolérant au risque et recherche une performance élevée sur le long terme. Il accepte une plus grande volatilité de son portefeuille et est prêt à assumer des pertes potentielles pour bénéficier d'un potentiel de gain plus important. Enfin, le profil offensif est le plus risqué. L'investisseur recherche la performance maximale à court terme et est prêt à prendre des risques très importants, avec un potentiel de pertes en capital élevé. Il est important de noter que ce profil est adapté aux investisseurs avertis ayant une parfaite connaissance des marchés financiers et une grande capacité à supporter les pertes.

Pour vous aider à identifier votre profil de risque, posez-vous les questions suivantes :

  • Quel est votre horizon d'investissement ? (court, moyen ou long terme)
  • Quelle est votre situation financière ? (revenus, patrimoine, dettes)
  • Quel est votre niveau de connaissance des marchés financiers et des produits d'investissement ?
  • Quel est votre niveau de stress face aux fluctuations des marchés financiers ?
  • Seriez-vous prêt à accepter une perte de 10%, 20% ou 30% de votre capital pour espérer un rendement plus élevé ?
  • Quelle est la part de votre patrimoine que vous êtes prêt à risquer sur des placements potentiellement plus rémunérateurs?

Représentez-vous un curseur gradué de 1 à 10, où 1 correspond à un profil prudent et 10 à un profil offensif. Où vous situez-vous sur ce curseur ? Cette visualisation simple peut vous aider à prendre conscience de votre tolérance au risque. Si vous vous situez entre 1 et 3, vous êtes plutôt prudent. Entre 4 et 7, vous êtes équilibré. Et entre 8 et 10, vous êtes dynamique ou offensif.

De nombreux simulateurs en ligne, proposés par des organismes financiers ou des courtiers en assurance vie, vous permettent d'évaluer votre profil de risque de manière plus précise. Ces outils vous posent une série de questions sur vos objectifs d'épargne, votre situation financière et votre sensibilité aux pertes, et vous fournissent une recommandation personnalisée. Ils sont un excellent point de départ pour définir votre allocation d'actifs. Ces outils prennent en compte votre âge, votre situation familiale, votre niveau de revenus et votre patrimoine existant.

Définir ses objectifs : le moteur de votre stratégie d'investissement en assurance vie

La définition de vos objectifs d'épargne est une étape cruciale pour déterminer l'allocation d'actifs appropriée à votre contrat d'assurance vie. Vos objectifs doivent être clairs, précis et quantifiables. Pourquoi épargnez-vous ? Quel est le but de cet investissement ? Plus vos objectifs seront définis, plus il sera facile de construire une stratégie cohérente et de choisir les supports d'investissement adaptés. Ne négligez pas cette phase de réflexion, car elle est le moteur de votre investissement.

Voici quelques exemples d'objectifs d'épargne que vous pouvez poursuivre avec votre assurance vie :

  • Préparer votre retraite et vous assurer un revenu complémentaire
  • Financer un projet immobilier (achat d'une résidence principale, investissement locatif)
  • Transmettre un capital à vos proches dans des conditions fiscales avantageuses
  • Constituer une épargne de précaution pour faire face aux imprévus
  • Financer les études supérieures de vos enfants ou petits-enfants
  • Réaliser un voyage de rêve ou un projet personnel qui vous tient à cœur

Votre horizon d'investissement est directement lié à vos objectifs d'épargne. Plus votre horizon d'investissement est long, plus vous pouvez vous permettre de prendre des risques et d'investir dans des actifs potentiellement plus rémunérateurs, tels que les actions. Le long terme permet d'amortir les fluctuations des marchés financiers et de bénéficier du potentiel de croissance des entreprises. A contrario, si votre objectif est à court terme, il est préférable de privilégier des placements plus sécurisés, tels que les obligations. Par exemple, si vous épargnez pour acheter une maison dans deux ans, il est déconseillé d'investir massivement en actions. Si vous préparez votre retraite dans 20 ans, vous pouvez envisager une allocation plus dynamique. La cohérence entre vos objectifs et votre horizon d'investissement est essentielle pour une stratégie réussie.

Les allocations typiques selon les profils et objectifs : exemples concrets pour votre assurance vie

En fonction de votre profil de risque et de vos objectifs d'épargne, vous pouvez choisir parmi différentes allocations d'actifs pour votre contrat d'assurance vie. Voici quelques exemples d'allocations typiques, à titre indicatif :

Allocation Prudent : Cette allocation privilégie la sécurité et la préservation du capital. Elle est généralement composée d'une forte proportion d'obligations (80-90%) et d'une faible proportion d'actions (10-20%). Les obligations offrent une plus grande stabilité et un rendement plus prévisible, tandis que les actions permettent de dynamiser légèrement le portefeuille et de bénéficier d'un potentiel de croissance à long terme. Cette allocation est adaptée aux investisseurs ayant une faible tolérance au risque et dont l'horizon d'investissement est court ou moyen terme. Elle peut convenir à une personne proche de la retraite ou à une personne souhaitant constituer une épargne de précaution.

Allocation Équilibrée : Cette allocation recherche un compromis entre la performance et la sécurité. Elle est généralement composée d'une répartition plus équilibrée entre actions et obligations (50/50 ou 60/40). Cette allocation permet de bénéficier du potentiel de croissance des actions tout en limitant le risque grâce à la présence d'obligations. Elle est adaptée aux investisseurs ayant une tolérance modérée au risque et dont l'horizon d'investissement est moyen ou long terme. Elle peut convenir à une personne préparant sa retraite à moyen terme ou souhaitant financer les études de ses enfants.

Allocation Dynamique : Cette allocation privilégie la performance à long terme. Elle est généralement composée d'une forte proportion d'actions (70-80%) et d'une faible proportion d'obligations (20-30%). Les actions offrent un potentiel de croissance plus élevé, mais elles sont également plus risquées. Cette allocation est adaptée aux investisseurs ayant une forte tolérance au risque et dont l'horizon d'investissement est long terme. Elle peut convenir à une personne préparant sa retraite à long terme ou souhaitant constituer un capital important sur le long terme. En 2023, une allocation dynamique axée sur les actions technologiques aurait généré des rendements significatifs, mais elle aurait également connu des périodes de forte volatilité.

Prenons l'exemple de Sophie, 35 ans, qui souhaite préparer sa retraite dans 30 ans. Elle a une bonne connaissance des marchés financiers et est prête à accepter un certain niveau de risque. Son profil est plutôt équilibré, voire dynamique. Elle pourrait opter pour une allocation 60% actions / 40% obligations, en privilégiant des fonds actions diversifiés et des fonds obligataires de qualité. À l'inverse, Jean, 60 ans, qui souhaite compléter ses revenus à la retraite dans 5 ans, a une faible tolérance au risque. Son profil est prudent. Il optera pour une allocation 20% actions / 80% obligations, en privilégiant des fonds obligataires peu risqués et des fonds en euros garantis. Ces exemples illustrent l'importance d'adapter l'allocation d'actifs à chaque situation personnelle.

Plusieurs plateformes en ligne proposent des outils de simulation qui vous permettent d'estimer le rendement potentiel de votre assurance vie en fonction de l'allocation d'actifs choisie. Ces simulateurs prennent en compte votre profil de risque, vos objectifs d'épargne et votre horizon d'investissement, et vous fournissent une estimation personnalisée. Ils peuvent vous aider à visualiser l'impact de vos choix et à prendre des décisions éclairées. N'hésitez pas à les utiliser pour affiner votre stratégie d'investissement.

Les unités de compte : le cœur de l'investissement en actions et obligations dans l'assurance vie

Au sein d'un contrat d'assurance vie, les actions et les obligations ne sont pas directement détenues. Vous investissez via des supports appelés unités de compte (UC). Ce sont des fonds d'investissement, des fonds indiciels (ETF), ou des titres individuels qui permettent de diversifier votre portefeuille et d'accéder à différents marchés et secteurs d'activité. Le choix des unités de compte est donc essentiel pour mettre en œuvre votre allocation d'actifs et atteindre vos objectifs d'épargne. Il est important de les sélectionner avec soin et de les adapter à votre profil de risque et à votre horizon d'investissement. Ne sous-estimez pas l'importance de ce choix.

Les unités de compte offrent une grande flexibilité en termes de diversification. Vous pouvez choisir d'investir dans des fonds actions spécialisés dans un secteur d'activité particulier (par exemple, les technologies vertes, la santé, les infrastructures), dans des fonds obligataires investis dans des obligations d'État ou d'entreprises, ou dans des fonds mixtes qui combinent actions et obligations. La diversification est un principe fondamental de la gestion du risque. En investissant dans différents types d'actifs et dans différents secteurs d'activité, vous réduisez l'impact négatif d'une éventuelle contre-performance d'un actif ou d'un secteur sur l'ensemble de votre portefeuille. Une diversification efficace permet de lisser la performance de votre assurance vie et de réduire sa volatilité. Il est donc important de ne pas concentrer tous vos investissements sur quelques unités de compte.

Les frais liés aux unités de compte sont un élément important à prendre en considération. Les frais les plus courants sont les frais d'entrée (prélevés lors de l'investissement initial), les frais de gestion (prélevés annuellement pour couvrir les coûts de gestion du fonds) et les frais d'arbitrage (prélevés lors des transferts entre unités de compte). Ces frais peuvent avoir un impact significatif sur la performance de votre contrat d'assurance vie, il est donc important de les comparer avant de choisir vos unités de compte. Les frais de gestion peuvent varier de 0,5% à 2,5% par an, en fonction du type de fonds et de la société de gestion. Un fonds indiciel (ETF) aura généralement des frais de gestion plus faibles qu'un fonds géré activement. En effet, les ETF se contentent de répliquer un indice boursier, tandis que les fonds gérés activement cherchent à surperformer leur indice de référence, ce qui nécessite une analyse plus approfondie et des coûts plus élevés.

Voici quelques exemples d'unités de compte populaires, à titre indicatif :

  • Fonds actions : Comgest Monde, Echiquier Agenor SRI, DNCA Actions Euro
  • Fonds obligataires : AXA WF Global Inflation Bonds, Carmignac Sécurité, Mirova Global Green Bond
  • Fonds mixtes : Rothschild Patrimoine, Allianz Income and Growth, M&G Dynamic Allocation Fund

Les contrats d'assurance vie proposent de plus en plus d'unités de compte qui investissent dans des thématiques d'avenir, telles que la transition énergétique, l'intelligence artificielle, la robotique, la santé et le vieillissement de la population. Ces unités de compte permettent de donner du sens à votre épargne en investissant dans des secteurs porteurs et en contribuant au développement d'une économie plus durable. Par exemple, vous pouvez investir dans des fonds qui financent des projets d'énergies renouvelables, des entreprises spécialisées dans la recherche médicale ou des sociétés développant des technologies innovantes pour les seniors. L'investissement thématique est un moyen de concilier performance financière et convictions personnelles.

Avant d'investir dans une unité de compte, il est essentiel de consulter son Document d'Information Clé pour l'Investisseur (DICI). Ce document, obligatoire et standardisé, vous fournit des informations essentielles sur les caractéristiques du fonds, son profil de risque, ses performances passées, ses frais et sa stratégie d'investissement. Lisez attentivement le DICI avant de prendre votre décision. Vous pouvez également comparer les performances et les frais de différentes unités de compte sur des sites spécialisés, tels que Quantalys ou Morningstar. Une analyse approfondie vous permettra de faire un choix éclairé et adapté à vos besoins.

L'arbitrage : ajuster son allocation au fil du temps pour une assurance vie optimisée

L'allocation d'actifs que vous avez définie au départ n'est pas gravée dans le marbre. Il est important de l'ajuster régulièrement, en fonction de l'évolution des marchés financiers, de votre profil de risque et de vos objectifs d'épargne. Cette opération s'appelle l'arbitrage. Elle consiste à transférer des fonds d'une unité de compte à une autre, par exemple, des actions vers des obligations si vous souhaitez sécuriser vos gains, ou inversement si vous souhaitez profiter d'une baisse des marchés actions. L'arbitrage est une technique de gestion active qui permet d'optimiser la performance de votre assurance vie et de l'adapter aux circonstances. Ne la négligez pas, car elle peut faire la différence.

Il est pertinent d'arbitrer dans les situations suivantes :

  • En fonction de l'évolution des marchés : Si les marchés actions ont fortement progressé et que votre portefeuille est surpondéré en actions, il peut être judicieux de réduire votre exposition aux actions et d'augmenter votre exposition aux obligations afin de sécuriser une partie de vos gains. A l'inverse, si les marchés actions ont fortement baissé et que vous estimez qu'ils sont sous-évalués, il peut être opportun d'augmenter votre exposition aux actions pour profiter d'un potentiel rebond.
  • En fonction de l'évolution de votre profil de risque : Si vous approchez de la retraite, votre profil de risque évolue généralement vers un profil plus prudent. Il est alors conseillé de réduire progressivement votre exposition aux actifs risqués, tels que les actions, et d'augmenter votre exposition aux actifs plus sécurisés, tels que les obligations ou les fonds en euros.
  • En fonction du passage à la retraite : Au moment de la retraite, il est généralement recommandé de privilégier une allocation prudente, axée sur la génération de revenus réguliers et la préservation du capital. Vous pouvez alors arbitrer vers des fonds obligataires à échéance ou des fonds en euros qui vous versent des revenus complémentaires.

L'arbitrage peut être réalisé de deux manières : manuellement ou via la gestion pilotée. L'arbitrage manuel consiste à passer des ordres d'achat et de vente vous-même, en fonction de votre analyse des marchés et de vos objectifs. Cette option nécessite une certaine connaissance des marchés financiers et du temps à consacrer à la gestion de votre contrat. La gestion pilotée consiste à confier la gestion de votre assurance vie à un professionnel, qui se chargera d'arbitrer votre portefeuille en fonction de votre profil de risque et des perspectives de marché. Cette option est plus simple et plus pratique, mais elle implique des frais de gestion plus élevés. Le choix entre l'arbitrage manuel et la gestion pilotée dépend de votre niveau de connaissance, de votre disponibilité et de votre budget.

La régularité est la clé d'un arbitrage efficace. Il est conseillé d'effectuer des arbitrages réguliers, par exemple une fois par an ou tous les six mois, afin d'ajuster votre allocation d'actifs en fonction des conditions de marché et de l'évolution de votre situation personnelle. Il est cependant important de ne pas arbitrer de manière impulsive, en réagissant à chaque fluctuation des marchés. Une approche à long terme, basée sur une analyse rigoureuse et une stratégie bien définie, est généralement plus payante. Evitez les arbitrages émotionnels, basés sur la peur ou l'euphorie.

Un exemple de calendrier d'arbitrage pourrait être le suivant : En janvier et en juillet de chaque année, vous faites le point sur votre situation financière, vos objectifs et votre profil de risque. Vous analysez ensuite les performances de vos unités de compte et vous comparez aux perspectives de marché. Enfin, vous ajustez votre allocation d'actifs en conséquence, en transférant des fonds d'une unité de compte à une autre. Ce calendrier vous permet de rester proactif et de maintenir votre assurance vie sur la bonne voie.

Certains contrats d'assurance vie proposent des options d'arbitrage automatique, basées sur des règles prédéfinies. Par exemple, vous pouvez définir un seuil de déclenchement pour un arbitrage automatique. Si la proportion d'actions dans votre portefeuille dépasse 75%, un arbitrage sera automatiquement déclenché pour réduire votre exposition aux actions et augmenter votre exposition aux obligations. Cette fonctionnalité peut vous faire gagner du temps et vous éviter de prendre des décisions manuelles. Cependant, il est important de bien comprendre les règles d'arbitrage automatique et de les adapter à votre profil de risque et à vos objectifs.

Le secret d'une assurance vie performante réside donc dans une compréhension approfondie des actions et des obligations, une allocation d'actifs adaptée à votre profil et à vos objectifs, et un suivi régulier de vos investissements. En maîtrisant ces éléments, vous transformerez votre assurance vie en un véritable outil de constitution de patrimoine.