Chaque année en France, les compagnies d'assurance recensent plus de 250 000 dégâts des eaux déclarés, avec un coût moyen par sinistre de l'ordre de 1600 euros. Ces sinistres représentent une part significative des coûts pour les assureurs, estimée à plusieurs millions d'euros annuellement, et engendrent des désagréments importants pour les particuliers. Au cœur de nombreux systèmes de plomberie moderne se trouve le PER (Polyéthylène Réticulé), un matériau flexible et résistant, plébiscité pour les installations sanitaires et de chauffage. Les raccordements PER, notamment ceux à sertir, ont gagné en popularité grâce à leur facilité d'installation et à leur durabilité apparente, comparativement aux techniques traditionnelles nécessitant soudure ou brasure. Ces raccords sont censés garantir une étanchéité fiable et durable, mais, paradoxalement, ils peuvent aussi être à l'origine de fuites et de dégâts des eaux considérables, mettant en jeu la responsabilité des différents acteurs et la couverture de l'assurance habitation.

Le raccordement à sertir PER repose sur un principe simple mais crucial : une bague, généralement en laiton ou en inox, est comprimée radialement autour du tube PER et de l'embout du raccord, créant ainsi une jonction étanche. Cette méthode est souvent perçue comme plus rapide et plus simple que les techniques de soudure ou de vissage traditionnelles, réduisant ainsi le temps d'intervention et le coût de la main-d'œuvre. Le PER lui-même offre des avantages non négligeables, tels que sa flexibilité, sa résistance à la corrosion, et sa capacité à supporter des températures allant jusqu'à 90°C et une pression de 10 bars. Cependant, la réalité est que ces systèmes de raccordement ne sont pas infaillibles et peuvent présenter des faiblesses si l'installation n'est pas réalisée correctement ou si les matériaux utilisés sont de qualité médiocre.

Nous allons explorer les différents types de raccords PER à sertir disponibles sur le marché, les causes potentielles de fuites, allant des erreurs d'installation aux défauts de fabrication, les conséquences des dégâts des eaux qui en résultent, avec une estimation des coûts de réparation et de remplacement, et surtout, les questions cruciales de responsabilité (plombier, fabricant, propriétaire) et de couverture d'assurance. Comprendre ces aspects est essentiel pour se protéger efficacement contre les risques de dégâts des eaux, pour anticiper les éventuels problèmes liés à ces installations de plomberie, et pour s'assurer d'une couverture d'assurance habitation adéquate en cas de sinistre impliquant des raccords PER à sertir.

Les raccords PER à sertir : types et caractéristiques

Il existe plusieurs types de raccords PER à sertir, chacun ayant ses propres caractéristiques, avantages, inconvénients, et méthodes d'installation spécifiques. Choisir le bon type de raccord est crucial pour assurer la fiabilité, la durabilité, et la sécurité de l'installation de plomberie, qu'il s'agisse d'une installation sanitaire (eau froide, eau chaude) ou de chauffage. Un mauvais choix, une installation incorrecte, ou l'utilisation de matériaux non conformes peuvent entraîner des fuites, des dégâts des eaux, des coûts de réparation importants, et même des risques pour la santé des occupants du logement.

Classification des raccords PER à sertir

Les raccords PER à sertir peuvent être classés en fonction de plusieurs critères, notamment leur mécanisme de sertissage, leur matériau de fabrication (laiton, PPSU, etc.), leur profil de sertissage (TH, U, BE), et leur application (raccord droit, coude, té, manchon, etc.). Deux grandes catégories se distinguent principalement : les raccords à sertir mécaniques (à glissement) et les raccords à sertir à compression (à sertissage radial). Comprendre les différences fondamentales entre ces deux types est primordial pour choisir le plus adapté à son installation, en tenant compte de ses besoins spécifiques, de son budget, et de son niveau de compétence en plomberie.

Raccords à sertir mécaniques (à glissement)

Les raccords à sertir mécaniques, également appelés raccords à glissement ou raccords à emboîtement, fonctionnent grâce à une bague coulissante, généralement en laiton ou en composite. Lors de l'installation, le tube PER est inséré dans le corps du raccord, puis la bague est glissée sur le tube et comprimée axialement à l'aide d'une pince spécifique, créant ainsi une étanchéité par compression du tube contre le corps du raccord. Ce type de raccord est réputé pour sa simplicité d'installation, ce qui en fait un choix populaire pour les bricoleurs amateurs et pour les installations rapides sur chantier. Cependant, il est généralement plus sensible à la qualité du tube PER (épaisseur, ovalisation) et à la force appliquée lors du sertissage : une force insuffisante peut entraîner des fuites, tandis qu'une force excessive peut endommager le tube PER ou le raccord lui-même.

Raccords à sertir à compression (à sertissage radial)

Les raccords à sertir à compression, également appelés raccords à sertissage radial ou raccords à sertir multicouche, utilisent une pince à sertir spécifique qui déforme la bague radialement (de l'extérieur vers l'intérieur) de manière uniforme autour du tube PER et de l'embout du raccord, créant ainsi une jonction étanche et durable. Cette méthode de sertissage est généralement considérée comme plus fiable et plus performante que le sertissage mécanique, car elle assure une meilleure étanchéité, est moins sensible aux défauts du tube PER, et offre une plus grande résistance à la pression et à la température. Cependant, elle nécessite un outillage spécifique et plus coûteux (pince à sertir radiale, inserts de sertissage), ce qui peut en freiner l'adoption par les particuliers et par les petits artisans.

Raccords à sertir à profil spécifique (TH, U, BE, M)

Il existe différents profils de sertissage, tels que TH, U, BE, et M, qui correspondent à la forme de la bague et des mâchoires de la pince à sertir. Chaque profil est conçu pour un type de raccord spécifique, et il est crucial d'utiliser le bon profil pour chaque type de raccord, car un mauvais appariement peut entraîner un sertissage incorrect, une étanchéité défaillante, et des fuites à court ou moyen terme. Le profil TH est l'un des plus courants en France, tandis que les profils U, BE, et M sont davantage utilisés dans d'autres pays européens ou pour des applications spécifiques (chauffage, gaz). Avant de procéder à l'installation, il est impératif de vérifier la compatibilité des raccords, des tubes PER, et des pinces à sertir, en consultant les notices des fabricants et en respectant les normes en vigueur.

Raccords en laiton vs. raccords en plastique (PPSU)

Les raccords PER à sertir sont disponibles en différents matériaux, notamment en laiton (alliage de cuivre et de zinc) et en plastique (PPSU – Polyphenylsulfone). Les raccords en laiton sont traditionnellement plus courants et offrent une bonne résistance mécanique et une bonne conductivité thermique, ce qui les rend adaptés aux installations de chauffage. Cependant, ils peuvent être sensibles à la corrosion dans certaines conditions d'eau (eau acide, eau calcaire), ce qui peut entraîner une dégradation du raccord et des fuites. Les raccords en PPSU, quant à eux, gagnent en popularité en raison de leur excellente résistance à la corrosion, de leur neutralité vis-à-vis de la qualité de l'eau (pas de relargage de métaux), et de leur légèreté. Le choix du matériau dépend donc de l'environnement d'installation, des exigences spécifiques du projet (potabilité de l'eau, température, pression), et des préférences personnelles.

  • Le laiton a un coefficient de dilatation thermique plus proche de celui du cuivre, ce qui peut être un avantage dans certaines installations.
  • Le PPSU est naturellement isolant, ce qui peut réduire les pertes de chaleur dans les installations de chauffage.
  • Les raccords en laiton sont généralement moins chers à l'achat que les raccords en PPSU.
  • Le PPSU est recyclable, ce qui en fait un choix plus écologique.
  • Les raccords en laiton peuvent contenir du plomb, même si les normes actuelles limitent sa teneur.

Normes et certifications

Les raccords PER à sertir doivent répondre à des normes et certifications spécifiques pour garantir leur qualité, leur performance, et leur conformité aux exigences de sécurité et de potabilité de l'eau. Ces normes définissent les caractéristiques mécaniques (résistance à la pression, à la traction, au vieillissement), hydrauliques (étanchéité, perte de charge), et chimiques (résistance à la corrosion, relargage de substances nocives) des raccords, ainsi que les méthodes d'essai pour vérifier leur performance et leur durabilité.

Les normes françaises et européennes applicables aux raccords PER incluent notamment la norme NF EN ISO 15875 pour les systèmes de canalisations en plastique pour les installations d'eau chaude et froide, et la norme NF 545 pour les accessoires de plomberie. La certification NF est un gage de qualité reconnu en France, attestant que le produit répond aux exigences de la norme et qu'il a été soumis à des contrôles réguliers par un organisme certificateur indépendant. Il est donc essentiel de choisir des raccords certifiés NF pour s'assurer de leur fiabilité, de leur durabilité, et de leur conformité aux réglementations en vigueur.

Conseils d'achat

Lors de l'achat de raccords PER à sertir, il est important de prendre en compte plusieurs facteurs pour faire un choix éclairé et éviter les mauvaises surprises. Tout d'abord, il est recommandé de privilégier les marques reconnues et les produits certifiés NF, qui offrent une garantie de qualité et de performance. Ensuite, il est crucial de vérifier la compatibilité des raccords et des tubes PER, en s'assurant qu'ils sont conçus pour fonctionner ensemble et qu'ils répondent aux mêmes normes. Il est également important de choisir le bon type de raccord en fonction de l'application (eau froide, eau chaude, chauffage), du diamètre des tuyaux, et du profil de sertissage. Enfin, il est conseillé de consulter les recommandations du fabricant, les avis des utilisateurs, et les comparatifs en ligne pour se faire une idée des produits les plus fiables et les plus performants.

Causes des dégâts des eaux liés aux raccords PER à sertir

Malgré leurs nombreux avantages, les raccordements PER à sertir ne sont pas exempts de risques et peuvent être à l'origine de dégâts des eaux importants, voire catastrophiques, si certaines précautions ne sont pas prises. Ces fuites peuvent avoir des conséquences désastreuses, allant de la détérioration des biens immobiliers (murs, planchers, plafonds, revêtements) à des problèmes de santé liés à la moisissure et à l'humidité, en passant par des perturbations importantes du confort et de la qualité de vie des occupants du logement. Identifier les causes potentielles de ces fuites est donc crucial pour les prévenir efficacement, pour minimiser les risques, et pour réagir rapidement en cas de sinistre.

Erreurs d'installation : LA CAUSE PRINCIPALE

Les erreurs d'installation sont sans conteste la principale cause de fuites et de dégâts des eaux liés aux raccordements PER à sertir. Un mauvais sertissage (force insuffisante ou excessive, mauvais positionnement de la pince), une mauvaise préparation du tube PER (coupe non perpendiculaire, ébavurage insuffisant), le non-respect des règles de l'art (absence de support, contraintes mécaniques), ou l'utilisation d'outils inadaptés peuvent compromettre l'étanchéité de l'installation et entraîner des fuites à court, moyen ou long terme.

Mauvais sertissage

Un mauvais sertissage peut résulter de plusieurs facteurs, notamment l'utilisation d'une pince à sertir non adaptée au profil du raccord (TH, U, BE), une mauvaise calibration du tube PER (diamètre incorrect), une force de sertissage insuffisante ou excessive (non-respect des instructions du fabricant), ou tout simplement l'oubli du sertissage (erreur humaine). Chaque type de raccord exige une pince spécifique, un profil de sertissage adapté, et une force de sertissage précise, qui doivent être rigoureusement respectés pour garantir une étanchéité optimale et durable. Par exemple, une force de sertissage insuffisante peut entraîner une fuite immédiate, tandis qu'une force excessive peut endommager le raccord ou le tube PER, créant ainsi une fragilité qui se traduira par une fuite ultérieure.

Mauvaise préparation du tube PER

Une mauvaise préparation du tube PER peut également compromettre l'étanchéité du raccord. Une coupe du tube non perpendiculaire (biaisée), un ébavurage insuffisant (présence de bavures), ou l'utilisation d'outils de coupe inadaptés (couteau, scie) peuvent créer des irrégularités, des microfissures, ou des zones de faiblesse qui empêchent le raccord de se sceller correctement. Il est donc essentiel d'utiliser des outils de coupe spécifiques (coupe-tube PER), de réaliser une coupe nette et perpendiculaire, et d'ébavurer soigneusement l'intérieur et l'extérieur du tube PER avant d'insérer le raccord.

Non-respect des règles de l'art

Le non-respect des règles de l'art, telles que l'installation de raccords dans des zones difficiles d'accès sans test préalable (risque d'oubli ou de mauvais sertissage), le non-respect des instructions du fabricant (diamètre minimal de cintrage, distance entre les supports), ou l'absence de support adéquat pour les tuyaux PER (risque de contraintes mécaniques et de vibrations), peut également entraîner des fuites. Il est donc crucial de suivre les bonnes pratiques, de respecter les normes en vigueur, et de s'assurer que l'installation est réalisée dans des conditions optimales de sécurité et de confort.

Défauts de fabrication

Bien que moins fréquents que les erreurs d'installation, les défauts de fabrication peuvent également être à l'origine de fuites. Des raccords défectueux, présentant des fissures, des porosités, des défauts de dimensionnement, ou non conformes aux normes (composition chimique non conforme, résistance mécanique insuffisante), peuvent compromettre l'étanchéité de l'installation. L'importance de la traçabilité, du contrôle qualité, et du choix de marques reconnues est donc primordiale pour limiter ce risque.

Facteurs externes

Enfin, certains facteurs externes, tels que le gel, les chocs, la corrosion, le vieillissement du PER, les surpressions, ou les vibrations, peuvent également endommager les raccords et provoquer des fuites. Il est donc important de protéger les installations contre ces facteurs pour prolonger leur durée de vie et éviter les dégâts des eaux.

  • Le gel peut provoquer la dilatation de l'eau et la rupture du raccord ou du tube PER, surtout si l'installation n'est pas isolée.
  • Les chocs peuvent endommager mécaniquement le raccord, surtout s'il est en laiton.
  • La corrosion peut affaiblir les raccords en laiton dans certaines conditions d'eau (eau acide, eau calcaire), surtout si l'installation n'est pas protégée par un traitement de l'eau.

Conséquences des dégâts des eaux et mesures préventives

Les dégâts des eaux peuvent avoir des conséquences graves sur les biens immobiliers, la santé, et les finances des occupants du logement. Il est donc essentiel de prendre des mesures préventives pour minimiser les risques, de savoir comment réagir en cas de sinistre, et de connaître ses droits et ses obligations en matière d'assurance.

Conséquences des dégâts des eaux

Les conséquences des dégâts des eaux peuvent être multiples et variées, allant de la simple humidité aux infiltrations importantes, en passant par les inondations et les dégâts structurels. Elles peuvent inclure la détérioration des biens immobiliers (murs, planchers, plafonds, revêtements, isolation), le développement de moisissures et de problèmes de santé (allergies, asthme, irritations), des dégâts aux biens mobiliers (meubles, appareils électroménagers, vêtements), un impact financier important (réparations, remplacement des biens, augmentation des primes d'assurance), et des perturbations du confort et de la qualité de vie des occupants. L'ampleur des dégâts dépend de la rapidité de détection de la fuite, de la nature des matériaux affectés, et de la durée d'exposition à l'eau.

  • Une infiltration d'eau peut entraîner des dégâts importants sur les installations électriques (court-circuit, corrosion), augmentant ainsi le risque d'incendie.
  • La présence de moisissures peut contaminer l'air intérieur et provoquer des problèmes respiratoires, surtout chez les personnes sensibles (enfants, personnes âgées, personnes immunodéprimées).
  • Les dégâts aux biens mobiliers peuvent entraîner la perte de souvenirs, de documents importants, et d'objets de valeur sentimentale.

Mesures préventives

La prévention est la clé pour éviter les dégâts des eaux. Plusieurs mesures peuvent être prises pour minimiser les risques, notamment l'installation par un professionnel qualifié, le choix de matériel de qualité, le respect des normes d'installation, les tests d'étanchéité, l'entretien régulier, la protection contre le gel, et l'installation de systèmes de détection de fuite.

Installation par un professionnel qualifié

Il est fortement recommandé de faire appel à un plombier certifié et expérimenté pour l'installation des raccordements PER à sertir. Un professionnel qualifié possède les compétences, l'outillage, et l'assurance nécessaires pour réaliser une installation correcte, conforme aux normes, et durable. Il peut également vous conseiller sur le choix des matériaux, le dimensionnement des tuyaux, et les mesures à prendre pour protéger votre installation contre les risques de fuites et de dégâts des eaux. Le coût d'une installation professionnelle peut être de l'ordre de 500 à 1500 euros, selon la complexité du projet.

Le choix de matériel de qualité, certifié NF et conforme aux normes en vigueur, est un gage de fiabilité et de performance. Privilégier les marques reconnues et les distributeurs spécialisés permet de s'assurer de la qualité des matériaux et de bénéficier de conseils et de garanties.

Suivre scrupuleusement les instructions du fabricant et les règles de l'art est essentiel pour une installation correcte et durable. Respecter les diamètres de cintrage, les distances entre les supports, et les consignes de sertissage permet d'éviter les contraintes mécaniques et les fuites.

Réaliser des tests d'étanchéité après l'installation permet de détecter les fuites potentielles avant qu'elles ne causent des dégâts importants. Mettre l'installation sous pression (généralement 1,5 fois la pression de service) et vérifier visuellement l'absence de fuites pendant au moins 24 heures permet de s'assurer de la fiabilité de l'installation.

Un entretien régulier de l'installation permet de détecter les fuites potentielles avant qu'elles ne causent des dégâts importants. Vérifier visuellement l'absence de fuites, resserrer les raccords si nécessaire, nettoyer les dépôts de calcaire, et purger les radiateurs permet de prolonger la durée de vie de l'installation et d'éviter les problèmes.

Protéger les tuyaux PER exposés au froid permet d'éviter le gel et la rupture des raccords et des tuyaux. Isoler les tuyaux avec des manchons isolants, des rubans chauffants, ou des panneaux isolants permet de maintenir une température positive et d'éviter les dégâts.

L'installation de systèmes de détection de fuite permet d'alerter rapidement en cas de problème et de limiter les dégâts. Il existe différents types de systèmes, allant des détecteurs ponctuels (placés sous les appareils sanitaires) aux systèmes centralisés (coupant l'arrivée d'eau en cas de fuite). Le coût d'un détecteur ponctuel est d'environ 30 euros, tandis que le coût d'un système centralisé peut varier de 200 à 1000 euros.

  • Vérifier régulièrement l'état des joints et des flexibles des appareils sanitaires (robinets, WC, lave-linge) et les remplacer si nécessaire.
  • Nettoyer régulièrement les siphons des éviers, lavabos et douches pour éviter les bouchons et les débordements.
  • Ne pas jeter de lingettes, de coton-tiges, ou d'objets solides dans les toilettes pour éviter les bouchons et les fuites.

Responsabilité et couverture d'assurance

En cas de dégâts des eaux liés aux raccordements PER à sertir, la question de la responsabilité et de la couverture d'assurance se pose avec acuité. Il est donc impératif de connaître les rôles et les responsabilités de chaque partie prenante (plombier, fabricant, propriétaire, locataire), ainsi que les modalités de prise en charge des sinistres par les assurances.

Responsabilité

La responsabilité en cas de dégâts des eaux peut incomber à différentes parties, en fonction des causes du sinistre. Le plombier peut être tenu responsable en cas d'erreur d'installation, le fabricant en cas de défaut de fabrication, le propriétaire en cas de défaut d'entretien, et le locataire en cas de négligence ou de mauvaise utilisation des installations.

En cas d'erreur d'installation, le plombier peut être tenu responsable des dégâts des eaux. Il est donc primordial de faire appel à un professionnel qualifié, assuré en responsabilité civile professionnelle, et capable de justifier de ses compétences. L'assurance décennale du plombier peut également être engagée si les dégâts compromettent la solidité de l'ouvrage ou le rendent impropre à sa destination.

Si le défaut provient d'un vice de fabrication (raccord défectueux, non conforme aux normes), le fabricant peut être tenu responsable. Dans ce cas, il est important de conserver la facture d'achat, de signaler le problème au fabricant, et de faire expertiser le raccord défectueux.

En cas de défaut d'entretien (absence d'isolation, non-respect des consignes d'utilisation), le propriétaire peut être tenu responsable. Il est donc essentiel de réaliser régulièrement des contrôles visuels de l'installation, de procéder aux réparations nécessaires, et de prendre les mesures préventives pour éviter les dégâts.

Enfin, en cas de négligence ou de mauvaise utilisation des installations (obstruction des canalisations, utilisation abusive d'appareils sanitaires), le locataire peut être tenu responsable. Il est donc important de respecter les consignes d'utilisation, d'entretenir régulièrement les siphons et les canalisations, et de signaler rapidement toute anomalie au propriétaire.

Couverture d'assurance

L'assurance habitation est la principale protection contre les dégâts des eaux. Elle couvre généralement les dommages causés aux biens immobiliers et mobiliers, ainsi que la responsabilité civile de l'assuré envers les tiers. Il est essentiel de lire attentivement les conditions générales de son contrat d'assurance pour connaître les garanties, les exclusions, les franchises, et les plafonds d'indemnisation.

L'assurance habitation couvre généralement les dégâts des eaux causés par une fuite, une rupture de canalisation, un débordement, ou une infiltration. La garantie responsabilité civile couvre les dommages causés aux tiers (voisins, locataires), tandis que la garantie dommages aux biens couvre les dommages subis par l'assuré (réparation des murs, remplacement des meubles). La garantie recherche de fuite peut également être incluse dans le contrat, permettant de prendre en charge les frais de détection de l'origine de la fuite.

La déclaration de sinistre doit être effectuée dans les délais impartis (généralement 5 jours ouvrés) auprès de son assureur, en fournissant toutes les informations nécessaires (date, heure, cause, nature des dommages). Il est important de conserver toutes les preuves (photos, factures, devis) et de coopérer avec l'expert mandaté par l'assureur.

L'expert mandaté par l'assureur a pour mission de déterminer les causes du sinistre, d'évaluer les dommages, et de proposer une indemnisation. Il est donc important de lui fournir toutes les informations nécessaires et de lui faire part de ses observations.

La franchise est la somme qui reste à la charge de l'assuré en cas de sinistre. Elle est déduite de l'indemnisation versée par l'assureur et peut varier en fonction des garanties et des options souscrites. Une franchise plus élevée se traduit généralement par une prime d'assurance moins chère, mais elle implique une prise en charge plus importante en cas de sinistre.

Certaines exclusions de garantie sont courantes dans les contrats d'assurance habitation. Il est donc essentiel de les connaître pour éviter les mauvaises surprises. Les exclusions peuvent concerner les dégâts causés par un défaut d'entretien, une vétusté, une catastrophe naturelle (inondation, tempête), ou un acte intentionnel.

Lors du choix d'une assurance habitation, il est important de comparer les offres des différents assureurs, de vérifier les garanties relatives aux dégâts des eaux, de négocier la franchise et les plafonds d'indemnisation, et de lire attentivement les conditions générales du contrat. Il est également conseillé de souscrire une assurance responsabilité civile pour se protéger contre les dommages causés aux tiers.

Études de cas et témoignages

Pour illustrer les différents aspects abordés dans cet article, voici quelques études de cas et témoignages concrets, basés sur des situations réelles et des retours d'expérience.

Présentation de cas concrets

Un particulier réalise lui-même l'installation de sa plomberie PER à sertir, en utilisant du matériel bas de gamme et en négligeant les règles de l'art. Quelques mois plus tard, une fuite importante se déclare au niveau d'un raccord mal serti, causant des dégâts des eaux considérables à son domicile. Malheureusement, il n'a pas souscrit une assurance habitation adéquate, et se retrouve contraint d'assumer seul les coûts de réparation, estimés à 5000 euros. Il a aussi découvert que le plombier qui l'a conseillé n'avait plus d'assurance décennale valide, rendant impossible tout recours.

Un raccord PER défectueux, présentant un vice de fabrication (fissure invisible à l'œil nu), provoque une fuite chez un autre particulier. L'assurance habitation prend en charge les dégâts des eaux, après expertise, et exerce un recours contre le fabricant du raccord, qui est reconnu responsable du sinistre. Le fabricant est condamné à rembourser les frais de réparation, à indemniser la victime pour ses préjudices, et à retirer du marché les lots de raccords défectueux. La victime a reçu 2800 euros pour la remise en état de son salon et de sa cuisine.

Un propriétaire néglige d'isoler les tuyaux PER de son logement situé en montagne, malgré les recommandations de son plombier. Pendant une période de grand froid (-15°C), les tuyaux gèlent et éclatent, provoquant des dégâts des eaux importants. L'assurance refuse de prendre en charge les dommages, car le sinistre est dû à un défaut d'entretien et à une négligence du propriétaire, qui n'a pas respecté les consignes de sécurité.

Témoignages

Un expert en sinistres témoigne : "L'erreur d'installation la plus fréquente que je constate lors de dégâts des eaux liés aux raccordements PER à sertir est le mauvais sertissage, dû à l'utilisation d'une pince à sertir inadaptée ou au non-respect des instructions du fabricant. Il est crucial de faire appel à un professionnel qualifié et de vérifier la conformité de l'installation."

Une victime de dégâts des eaux dus à un raccord PER défectueux raconte : "J'ai eu une très mauvaise expérience. Je recommande à tout le monde de faire vérifier son installation par un professionnel, même si elle semble correcte."

Un plombier professionnel donne son avis : "Le PER c'est bien mais il faut respecter les règles de l'art. J'utilise toujours des raccords de qualité et je fais systématiquement des tests d'étanchéité."